C’est la deuxième fois que Jean-Guihen Queyras enregistre les Suites de Bach. En 2007, sa première intégrale fut gravée pour le même label et sur le même instrument baroque. En comparant les deux versions, on note une approche stylistique complètement différente. Celle de 2024 s’inspire largement du jeu des gambistes, très ornée à la française, d’une impulsion légère et planante, parsemée de libres improvisations des plus exquises.

Et puis, une voix humaine semble apparaître. Elle nous parle en toute liberté, se livre à nous, racontant ses malheurs et ses joies. Ses discours captivent, hypnotisent, se réinventent au sein des silences. Queyras offre à son instrument toutes les nuances possibles, d’une finesse inouïe. Les plus beaux diminuendos sont ici, dessinés par un archet d’une rare poésie. Les notes s’élèvent puis s’éteignent, vivent et meurent l’espace d’un instant. Le silence devient musique. Magistral.

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