Les amateurs de violon retrouveront dans notre numéro de février Patricia Kopatchinskaja dans des sonates de Janacek, Brahms et Bartok en compagnie de Fazil Say (Alpha), et Alina Ibragimova passant d’un archet baroque dans les Douze fantaisies en solo de Telemann (Hyperion) à un archet classique dans les Quatuors « Prussiens » de Mozart en compagnie de ses complices du Quatuor Chiaroscuro (Bis). Midori et Jean-Yves Thibaudet enfin réunis au disque ? C’est pour une intégrale des sonates pour violon et piano de Beethoven chez Warner. Et qui, d’Amandine Beyer (Harmonia Mundi) ou Mayumi Hirasaki (Passacaille), aura le mieux convaincu Jean-Christophe Pucek dans les Sonates du Rosaire de Biber ? Réponse page 73 du magazine.
Le violoncelle n’est pas oublié. Vous aurez le choix entre Jean-Guihen Queyras revisitant Marin Marais (HM, avec Alexandre Tharaud), AstrigSiranossian entrelaçant Bach, Ligeti, Kodaly et quelques mélodies arméniennes (Alpha) ou Elinor Frey dans des sonates de Dall’Abaco (Passacaille). Steven Isserlis se concentre sur six partitions de la « Décennie d’or, 1878-1888 » (Hyperion), et le jeune Jonathan Swensen explore pour son premier disque en solo des chefs-d’œuvre du XXe siècle pour violoncelle (Ligeti, Kodaly, Dutilleux) complétés par une partition rare (Khatchaturian) et une nouvelle (Sørensen).
Au piano se succèdent Nikolai Lugansky dans les Etudes-Tableaux de Rachmaninov (HM), Maurizio Pollini dans les Sonates n° 28 et 29 de Beethoven (DG), Yevgeny Sudbin dans la 5e de Scriabine (Bis), Hannes Minnaar dans les Préludes et fugues de Chostakovitch (Challenge Classics), Christian Zacharias dans quatre sonates de Haydn, Rudolf Buchbinder pour une « Soirée de Vienne » convoquant Beethoven, Strauss, Chopin, Liszt, Schubert (DG)… Au clavecin, Bob Van Asperen vous attend dans des Suites de Dieupart (Aeolus), Olivier Beaumont dans une évocation proustienne (Encelade). Et puis, Bach : Mahan Esfahani se frotte au deuxième volume de la Clavier-Übung (Hyperion), Pierre Gallon réinterroge le corpus des Suites françaises (Encelade) et Luca Guglielmi aborde le second Livre du Clavier bien tempéré sur la copie d’un piano Silbermann de 1749 (Avi).
Pour quatre et plus…
Outre des quintettes à cordes de Schubert par les Brodsky (Chandos), ou un bouquet de transcriptions rares de Chostakovitch par Nicolas Stavy et ses amis (Bis), les vents sont à l’honneur côté chambriste, ce mois-ci. Avec notamment des quatuors avec flûte de Mozart et Mercadante pour lesquels Vincent Lucas est entouré de ses complices de l’Orchestre de Paris (Indésens), une intégrale Mozart par les Vents du Mozarteum de Salzbourg (DG), mais aussi une anthologie d’œuvres avec flûte signées par Eugène Walckiers – un élève de Reicha et ami d’Onslow – exhumées pour Aparté par Alexis Kossenko et un luxueux aréopage (Nicolas Baldeyrou, Daniel Sepec, Christophe Coin, Edoardo Torbianelli…). Autre curiosité, toujours avec flûte : une version, mitonnée par le maître de la zarzuela Francisco Asenjo Barbieri, des Sept Dernières Paroles du Christ en croix de Haydn, dénichée et enregistrée par une équipe espagnole (Brilliant).
Côté orchestre, il y en aussi pour tous les goûts, des symphonies de Boccherini par l’Orchestre du XVIIIe siècle (Glossa) à un doublé Bloch-Elgar autour de l’alto concertant de Timothy Ridout (HM), en passant par les Symphonies n° 5 et 6 de Schubert par Jan Willem De Vriend à La Haye (Challenge Classics) ou un bouquet orchestral de Bernd Alois Zimmermann par Heinz Holliger avec l’Orchestre de la Radio de Cologne (Wergo). Deux raretés : Le Tour du monde en quatre-vingt jours de Franz Suppé, enregistré par Dario Salvi et le Philharmonique Janacek (Naxos), et le ballet L’Oiseau bleu d’Engelbert Humperdinck par les forces de la Radio de Berlin dirigées par Steffen Tast (Capriccio).
… en chœur ou en solo
Les mélodies des sœurs Lili et Nadia Boulanger toutes réunies pour la première fois, et servies par Lucile Richardot et Stéphane Degout, avec le concours de Sarah Nemtanu, Emmanuelle Bertrand et Anne de Fornel (Harmonia Mundi), La Voix humaine de Poulenc avec Véronique Gens (Alpha) : voilà qui devrait intéresser les amoureux de musique vocale française. Comme, au rayon du bel aujourd’hui, un triptyque de Graciane Finzi enregistré par Arion avec en solistes Ramina Abdulla-Zadè et Eloïse Cénac-Morthé.
Des airs de Donizetti par Javier Camarena (Pentatone), des Chandos Anthems de Handel par le chœur et l’orchestre Marguerite Louise (CVS) voisinent dans les colonnes avec les étonnantes Cloches de la cathédrale de Strasbourg de Liszt – où le baryton Tomasz Konieczny dialogue avec deux chœurs viennois et l’Akademie de Martin Haselböck (Aparté). Sans oublier La Création de Haydn dirigée par Hans-Christoph Rademann (Accentus), le Stabat mater de Szymanowski et le Dies irae de Penderecki par Michael Gielen à la Radio autrichienne (Orfeo), ou un programme Vivaldi « Sacroprofano » avec Tim Mead (Alpha) : l’éventail est large !