Les fabuleux artistes interprètent deux chefs-d’œuvre du répertoire de musique de chambre dans leur album “String Sextets”.
Le Belcea Quartet est l’un des quatuors à cordes les plus renommés au monde. Il est composé de la violoniste roumaine Corina Belcea, de l’altiste polonais Krzysztof Chorzelski et des Français Axel Schacher au violon et Antoine Lederlin au violoncelle. Leur impressionnante discographie comprend des enregistrements de l’intégrale des quatuors de Beethoven et de tous les quatuors à cordes de Britten, Bartók et Brahms. Ils ont invité deux prestigieux solistes à les rejoindre, Tabea Zimmermann, une des altistes les plus créatives de notre temps et Jean Guihen Queyras, « l’homme qui a réinventé le violoncelle » d’après le magazine Diapason. Ensemble ils nous transmettent la « veine joyeuse » que revendiquait Brahms.
Les œuvres pour six instrumentistes à cordes étaient une nouveauté lorsque Brahms les écrivit, décidant d’ajouter un alto et un violoncelle supplémentaires à la composition standard d’un quatuor. Il a vingt-six ans lorsqu’il compose son premier sextuor op.18 pour deux violons, deux altos et deux violoncelles et il signe son sextuor op.36, cinq ans plus tard. Chacun d’entre eux est intimement lié aux sentiments amoureux emprunts de poésie, de la joie de la jeunesse et de nostalgie. Lorsqu’il commence à écrire le premier appelé Frühlingssextet (Sextuor du Printemps) il vient de se séparer de Clara Schumann. L’œuvre fut jouée pour la première fois le 20 octobre 1860 à Hanovre par Joseph Joachim et cinq de ses amis, en présence du compositeur et de la chanteuse.
Le second, le Sextuor à cordes n°2 en sol majeur op. 36 écrit quatre ans plus tard, est aussi joyeux que le premier. Pourtant, à cette époque, la mère de Brahms décède. Dans ce sextuor, il utilise le prénom AGATHE = la-sol-la-si-mi, dans un de ses thèmes et Il aurait dit à ce sujet au violoniste Joseph Joachim : Ici, je me suis libéré totalement de mon dernier amour.