Souvenez-vous Jean-Guihen Queyras : il est ce violoncelliste français qui a accompagné Yannick Nézet-Séguin et son Orchestre métropolitain lors de leur tournée européenne en 2017 (en plus de Stéphane Tétreault, Alexandre Tharaud et Marie-Nicole Lemieux!). L’un des artistes les plus excitants de sa génération, Queyras transcende tout ce qu’il joue. Voici qu’il nous transporte avec six sonates de Vivaldi. Compte-rendu d’une petite merveille, l’album Vivaldi: Sonatas for Violoncello and Basso.

Jean-Guihen Queyras est né à Montréal et a grandi à Sherbrooke jusqu’à l’âge de 5 ans avant de déménager en Algérie, puis en France.

La musique de Vivaldi, Queyras l’a dans les veines.

Ces sonates font partie de mes marqueurs musicaux de manière quasi proustienne.

Ces partitions traînaient déjà à la maison, elles faisaient partie du mobilier au même titre que les vaches provençales et les mouches. Cette musique m’a enveloppé au quotidien, d’une façon totalement naturelle, familière et presque organique.

Queyras joue avec une lumière éclatante dans les doigts et l’archet. Il exprime cette musique avec une diction vigoureusement claire et limpide, et l’imprègne d’une passion communicatrice, à l’instar de ses compagnons Michael Behringer (clavecin et orgue), Lee Santana (théorbe) et Christoph Dangel (violoncelle).

Certaines partitions de l’Italien à la flamboyante chevelure (on l’appelait le prêtre roux) sont construites avec des moyens très simples : peu d’ornements, des lignes mélodiques économes et un accompagnement presque élémentaire.

C’est qu’il laissait probablement le soin aux interprètes d’ajouter leurs improvisations à cette base qu’il leur léguait. Tout cela dans l’esprit qu’on lui associe toujours : celui de la simplicité comme facteur d’émotion directe et sincère.

Ce qui fait dire à Jean-Guihen Queyras :

Vivaldi nous prend par la main, nous invite à « descendre » dans le monde : goûter, voir, danser, faire silence, tendre vers la qualité si chaude et singulière de sa lumière.

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