Notre Dictionnaire des disques renferme dans ses premières pages deux Passions de Bach très attendues : la Saint Jean dirigée par John Eliot Gardiner (de retour chez DG), la Saint Matthieu par Raphaël Pichon (HM). Bach encore, mais dans le sillage de Vivaldi et couplé à L’estro armonico du Prêtre roux, pour Rinaldo Alessandrini et Lorenzo Ghielmi (Naïve). I Musici reviennent aussi à Vivaldi pour livrer leur neuvième (!) version des Quatre Saisons, tandis que Jakub Jozef Orlinski a gravé un Stabat mater où le CD se double d’un DVD (Erato). Handel n’est pas moins bien loti, avec une nouvelle Semele signée Leonardo Garcia Alarcon décortiquée pour vous par Piotr Kaminski, et un double disque consacré aux « Huit grandes Suites » pour clavecin par Francesco Corti (Arcana).
Clavier encore, mais moderne pour Elisabeth Leonskaja dont voici l’intégrale des sonates pour piano de Mozart (Warner), pour Daniil Trifonov qui accompagne L’Art de la fugue d’autres pièces de J.S. Bach et de ses fils (DG), pour Angela Hewitt dans la « Hammerklavier » et la n° 32 de Beethoven (Hyperion).
Pléthore chambriste
Côté musique de chambre, le Quatuor Belcea augmenté de Tabea Zimmermann et Jean-Guihen Queyras s’est emparé des deux sextuors à cordes de Brahms (Alpha). Faut-il craquer ? Patrick Szersnovicz vous dit tout. Michael Collins a remis sur le métier les deux sonates pour clarinette et piano du même Brahms, cette fois avec Stephen Hough (Bis). C’est le jeune Mendelssohn qui fait l’objet de toutes les attentions d’Alina Ibragimova et Cédric Tiberghien (Hyperion). Pauline Buet et David Violi voient la sonate pour violoncelle et piano de Chopin et celle de Poulenc en « Bleu », et voici le premier disque du hautboïste Gabriel Pidoux sacré Révélation soliste instrumental aux Victoires de la musique en 2020 (Alpha).
Anthony Romaniuk au pianoforte et l’ensemble Wolf ont réuni, comme de coutume, les quintettes pour clavier et vents de Mozart et Beethoven (Evil Penguin), quand David Plantier et ses Plaisirs du Parnasse constituaient un bouquet de sonates de Leclair (Ricercar). Sans parler des raretés signées Désiré Pâques (Cypres), Goedicke (Brilliant), Fuchs (Brilliant)… Même le répertoire symphonique s’épanouit dans des versions chambristes : ici des œuvres de Sibelius par l’Ensemble Calliopée (Salamandre), là deux symphonies de Beethoven par Emanuel Ax, Yo Yo Ma et Leonidas Kavakos (Sony).
Floraison lyrique
Trois Winterreise de Schubert vous attendent : James Rutherford et Eugene Asti (Bis), Benjamin Appl et James Baillieu (Alpha), Edwin Crossley-Mercer et Yoan Hereau (Mirare). Sylvain Fort vous guide dans cette abondance. Abondance aussi de récitals lyriques : Benjamin Bernheim a arpenté le « Boulevard des Italiens » (DG), Patricia Petibon s’est aventurée dans une « Traversée » (Sony), Nadine Sierra est « Made for Opera » (DG), Florie Valiquette joue les « Captives du sérail » (CVS), et le premier disque de Pene Pati tend une généreuse carte de visite (Warner). Côté intégrales d’opéras, des raretés surtout : baroques, comme Amare e fingere de Stradella (Arcana), Il Vologeso de Jommelli (Signum), Les Paladins de Rameau dirigés par Valentin Tournet (CVS), ou plus tardives, comme ce Belisario de Rossini (Dynamic), cette Linda di Chamounix de Donizetti (DVD Dynamic), cette Hulda de Franck venu de Fribourg (Naxos)… Et, du même Franck, Tassis Christoyannis, Véronique Gens et Jeff Cohen offrent la première intégrale des mélodies (Bru Zane).